En octobre 2018, Adrien revient  sur le sens de sa résidence de 2012,  on l'écoute ici

« Il s'agissait de ma première expérience de résidence d’auteur. Une résidence, c’est  d’abord  une  période de  travail,  de  recherche, rémunérée, situation exceptionnelle pour un auteur. J’ai pu donc pendant quatre mois me consacrer entièrement à mes projets.  De plus, le fait d’être “isolé” dans une ville et dans un logement qui n’est pas le sien renforce l’idée d’un temps fort et singulier dans son travail.

Une réunion a eu lieu quelques mois auparavant, l’occasion pour les organisateurs  comme  pour  moi, de poser nos attentes respectives. L’accueil fut dès le départ fort sympathique et j’ai tout de suite été rassuré quant  à la  solidité du  projet et à  l’engagement  des  différents  participants.

Comme il était convenu dès le départ mon temps de travail était réparti de la sorte : 80 % à mes projets personnels et 20 % à des interventions.

Mes interventions furent de diverses natures :

Il y eut tout d’abord la réalisation d’expositions, l’une consacrée à un travail que j’avais effectué sur le bestiaire fantastique chinois, l’autre sur les dessins originaux de mes albums. Ces expositions ont circulé dans divers lieux de la région (médiathèques, CDDP, salons) et ont donné lieu à des rencontres avec des classes.

Ensuite, je suis intervenu directement dans des écoles de la région, afin de rencontrer des enfants qui avaient en amont effectué un travail sur mes livres et discuter de ma profession.

De nombreux échanges ont également été organisés devant un public de professionnels tels que des documentalistes, bibliothécaires, étudiants en carrières sociales, animateurs de centres culturels. Discuter de mon travail avec des adultes était nouveau pour moi, le discours est plus soutenu et cela m’a permis de comprendre beaucoup de choses sur mon travail.

Je suis également intervenu sur divers événements organisés par Livre Passerelle. Dans ce cadre, j’ai pu découvrir ce que le livre pouvait générer comme lien social et comme plaisir.

Des cartes blanches m’ont également été attribuées. À cette occasion j’ai invité Claire BRAUD, auteur illustratrice, à intervenir au lycée Choiseul en section arts appliqués et Anaïs Vaugelade, auteur et éditrice pour une discussion lors de la Quinzaine du livre.

Cette résidence fut au final une expérience très enrichissante pour moi. Elle m’a permis de travailler sereinement, d’asseoir ma position d’auteur jeunesse (position parfois abstraite) et de voir et comprendre tout ce que peut générer un livre pour enfant.»

Adrien ALBERT